Le professeur Emmanuel FLAMAND ROZE est neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à PARIS XIII (75).
Le docteur Cécile DELORME est neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à PARIS XIII (75) et travaille dans le même service que le Pr. Emmanuel FLAMAND ROZE..
Après avoir réalisé un projet sur l'huile Trihéptanoïne comme fournisseur d'énergie ATP pour la pompe Na+ (Sodium) /K+ (Potassium), le Pr. Emmanuel FLAMAND-ROZE a présenté au conseil d'administration un nouveau projet scientifique dans la lutte contre le syndrome de l'hémiplégie alternante.
Objectif de l'étude :
Le gêne ATP1A3 code pour le fonctionnement de la pompe Na+ / K+. Le passage des ions Sodium et Potassium au travers de la membrane du neurone via cette pompe, créé une dépolarisation puis une hyperpolarisation formant un courant électrique (potentiel d'action) qui va circuler du neurone vers les axones / dendrites.
La mutation du gêne ATP1A3 a donc pour conséquence un disfonctionnement de cette pompe et donc une altération du courant électrique circulant à partir du neurone vers les axones / dendrites.
L'objectif de cette étude serait de procéder à une stimulation cérébrale profonde afin de diminuer, voire de stopper, les épisodes de dystonie chez les patients ayant une mutation du gène ATP1A3.
Principe de l'étude :
L'étude se ferait dans un 1er temps sur 2 patients présentant une mutation du gène ATP1A3:
Chez ces 2 patients, on placerait au niveau du cerveau 2 électrodes alimentées par une pile placée au niveau de la clavicule. Cette méthode offre la possibilité de stimuler 3 zones du cerveau :
Si la stimulation Cérébrale Profonde ne fonctionne pas en ciblant le N.S.T. et le G.P.I., ce projet d'étude de Stimulation Cérébrale Profonde déposé par le Pr. Emmanuel FLAMAND-ROZE consisterait à stimuler le N.V.I.
Contrairement à un pacemaker qui analyse l'activité électrique du cœur et envoie un courant électrique si besoin, la stimulation cérébrale profonde n'analyse pas l'activité électrique du cerveau mais procède à une stimulation électrique en continue.
L'intensité du courant électrique est réglée par le médecin et ne peut pas être modifiée par le patient. De plus, une fois implantées, la pile et les électrodes ne sont plus retirées sauf cas particuliers.
Ce procédé est déjà utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson.
En cas de résultats probants, ce projet de stimulation cérébrale profonde serait élargi dans un 2nd temps à 5 autres patients.
Financement :
Une demande de subvention à hauteur de 30 000 € a été sollicitée auprès de l'A.F.H.A. qui, après avis du conseil d'administration, a validé le projet.
Actuellement, ce projet est en cours de régularisation administrative pour pouvoir débuter.
L’équipe du Pr Roze de l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière sollicite l’AFHA pour le financement d’un essai thérapeutique portant sur la pose d’implants dans le cerveau pour une stimulation Electro-magnétique profonde. C’est une technique maîtrisée pour d’autres maladies comme la maladie de Parkinson pour atténuer les tremblements.
2 patients adultes en capacité de donner leur consentement sont déjà recrutés : 1 patient atteint de l’Hémiplégie Alternante et un autre atteint du RDP (Rapid-onset Dystonia Parkinsonism), autre maladie liée à la mutation de l’ATP1A3.
Il s’agit d’agir sur les dystonies et d’apporter une amélioration de la qualité de vie des personnes.
L’étude aura lieu à l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière, dans le Département de Neurologie, de Neurochirurgie et au Centre d’investigations Cliniques à l’Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière.
Le Pr Roze avait conduit l’essai thérapeutique sur l’huile triheptanoïde avec 10 patients hémiplégiques alternants.
Le Pr Roze est invité à notre assemblée générale d'Octobre. Voici le lien avec un formulaire pour lui adresser vos questions.
https://forms.gle/b4ZssrFFjR2Zfksj7
Résumé grand public
Les mutations du gène ATP1A3 se manifestent par des tableaux cliniques très variés, notamment l’hémiplégie alternante de l’enfant (alternating hemiplegia of childhood, AHC) et la dystonie d’apparition rapide (rapid-onset dystonia parkinsonism, RDP).
La dystonie se définit cliniquement par des contractions musculaires involontaires qui entraînent des postures et des mouvements anormaux. Les patients avec mutation du gène ATP1A3 peuvent présenter une dystonie permanente, généralisée, touchant les membres, le tronc, la parole et la capacité à avaler, et/ou des épisodes de dystonie survenant par crises, souvent très longues et très douloureuses. La dystonie est donc une source majeure de handicap et d’altération de la qualité chez un grand nombre de patients ayant une mutation du gène ATP1A3 en particulier chez les patients AHC. Les traitements habituels de la dystonie ne sont pas efficaces chez ces patients.
Les mécanismes de la dystonie chez les patients ayant une mutation du gène ATP1A3 ne sont pas complètement élucidés. ATP1A3 est une pompe qui régule l’activité électrique des neurones du cervelet, une région cérébrale qui participe au le contrôle du mouvement et qui est impliquée dans la dystonie causée par d’autres maladies. Le blocage de cette pompe dans le cervelet de la souris induit une dystonie, et cette dystonie disparaît quand on déconnecte la région motrice du cervelet du reste du cerveau.
L’objectif principal de reproduire ce qui a pu être fait de façon expérimentale, en déconnectant certaines régions motrices du cervelet du reste du cerveau. L’objectif est d’améliorer la
dystonie, en utilisant une procédure parfaitement réversible. Pour cela nous proposons d’utiliser la stimulation cérébrale profonde à haute fréquence grâce à des électrodes intracérébrales placée
noyau ventral intermédiaire du thalamus (noyau qui reçoit des fibres motrices du cervelet). Cette technique n’a jamais été utilisée dans ce contexte mais il s’agit d’une technique de routine qui
a fait la preuve de sa faisabilité et de sa sécurité d’utilisation dans d’autres maladies, comme le tremblement essentiel. Nous inclurons un patient AHC avec une dystonie paroxystique invalidante
et un patient RDP avec une dystonie fixée. L’objectif secondaire de notre projet est de mieux comprendre les mécanismes de la dystonie chez les patients AHC et RDP par des approches de
neuroimagerie et de neurophysiologie. En fonction des résultats obtenus, nous discuterons de l’opportunité d’étendre cette étude à un plus grand nombre de patients.
Ci-dessous présentation complète du projet.